Infertilité masculine : brisons les tabous !
L’HOMME, depuis la nuit des temps de nombreux adjectifs le caractérisent : Fort, Invincible, Combattif, Courageux, Vaillant, Déterminé, Audacieux, Intrépide, Puissant, Téméraire… la liste est longue !
L’HOMME, pourquoi est-il si compliqué pour ce super héros de parler d’infertilité masculine ?
Question difficile soulevant plusieurs problématiques. Dans une société qui se veut égalitaire et dans laquelle les mouvements féministes prennent de plus en plus d’importance, comment se fait-il que l’infertilité masculine reste encore un sujet tabou ? Dans cet article je vous fais part de quelques problématiques que j’ai pu relever au cours de mon parcours professionnel et personnel :
L’infertilité n’est pas que féminine !
Nous avons tendance à penser à tort que l’infertilité est un problème uniquement féminin. En effet c’est dans le corps de la femme que se crée et se développe l’embryon. Lorsqu’un couple rencontre des difficultés pour concevoir un enfant, c’est en premier la femme qui va subir une batterie d’analyse et d’examen en tout genre. Or, un grand nombre d’études scientifiques ont pu démontrer que l’origine des problèmes liés à la fertilité est 50% masculine et 50% féminine. Il ne faut pas oublier qu’un embryon c’est la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde, les deux gamètes jouent un rôle crucial pour le développement du futur enfant. Connaître la qualité du sperme est capital pour la réussite du traitement. Les couples comme les professionnels en reproduction doivent prêter attention au spermogramme.
Atteinte à la virilité ?
Lorsqu’un homme rencontre des problèmes pour procréer, il est légitime de passer par un grand nombre d’émotions diverses, c’est tout à fait légitime. L’annonce d’un diagnostic d’infertilité n’est jamais évidente à accepter. L’homme peut sentir sa virilité se dégrader face à cette épreuve, le sentiment d’impuissance est également souvent reporté. Certains patients expliquent que depuis l’annonce de l’infertilité, c’est la vie sexuelle qui s’est vu affectée. Or, il faut bien comprendre que le concept d’infertilité masculine est à dissocier complètement du concept de virilité ou de compétence sexuelle. Cela n’a absolument rien à voir !
Accepter d’avoir besoin de recourir à la médecine
Eh oui, L’HOMME, ce super héros n’est pas infaillible, et parfois il a besoin d’une aide extérieure. En cas d’infertilité, tout d’abord il peut être conseillé à l’homme d’améliorer son hygiène de vie (alimentation saine, activité sportive régulière, réductions du stress, limitation de la consommation de tabac, alcool…) Ensuite, la médecine a plusieurs solutions à proposer : traitement médicamenteux, technique de Fécondation In Vitro ou bien un don de sperme par exemple. Pousser la porte d’une clinique de fertilité n’est jamais évident, que ça soit pour la femme comme pour l’homme. Il faut simplement accepter d’avoir besoin d’un coup de pouce de la médecine. Pourquoi lorsque nous nous cassons un bras, nous n’avons pas honte d’aller aux urgences, passer une radio, se voir mettre un plâtre et le porter plusieurs semaines ? Alors pourquoi devrait-on avoir honte de consulter un professionnel de la biologie de la reproduction ? De plus, à l’époque dans laquelle nous vivons, nous avons la chance d’avoir à notre disposition une médecine avancée. Contre l’infertilité masculine des solutions existent !
A travers ce blog, en tant que femme travaillant dans le secteur de la biologie de la reproduction, mon message est d’une part de sensibiliser le plus grand nombre de personne sur ce sujet. L’infertilité masculine est une réalité, il est important de la diagnostiquer au plus vite. Les résultats d’un spermogramme avancé est un outil précieux. Détecter des problèmes de fertilité masculine a des avantages indéniables : éviter des traitements inutiles et invasifs pour la femme, réduire le temps de prise en charge du couple en parcours PMA, limiter le coût déjà élevé des traitements…
D’autre part, je pense qu’il faut arrêter de voir l’homme comme un super héros. L’homme a le droit de libérer ses émotions : angoisse, état de choc, déni, tristesse, culpabilité, honte, jalousie, colère, peur… J’irai jusqu’à dire qu’il doit les extérioriser. Parler de son infertilité est un premier pas pour l’accepter et mieux appréhender la suite du parcours. La souffrance de l’homme ne doit pas être mise de côté.
Pour finir, j’invite les lecteurs de cet article à mener une réflexion sur les causes possibles expliquant ce tabou persistant sur l’infertilité masculine et comment en tant que société nous pouvons y remédier.
“Nothing is impossible, the word itself says I’m possible”.
Elsa Delacroix
Export Manager
MICROPTIC S.L.
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